Perou reparation ©Terre de Paysages

Sans rentrer dans le jeu de la consommation, il faut bien admettre que pour faire le tour du monde à vélo, il faut au moins… un vélo. Nous considérerons donc que tout le reste est presque superflu.

Ceci dit il faut bien avouer que lors de la préparation d’un voyage, à la journée, à la semaine, à l’année, on est toujours en train de se demander si l’on opte pour le bon matos… Voici donc quelques lignes sur notre expérience au cours du voyage.

Aucune compagnie ne nous sponsorise, nous ne citerons donc aucune marque (à moins que vous nous demandiez d’avantage de précisions par courriel).

Autre remarque, nous ne voulons pas rentrer dans le jeu des entreprises qui délocalisent à outrance, faisant fit des conditions de travail et environnementales.

Nous rêvons, voyageons, relevons des défis, très bien, mais que cela puisse se faire de manière responsable et équitable, dans le respect des Hommes et de notre planète !

Les roues

A notre avis c’est le point crucial du vélo ! De bonnes jantes, avec de bons moyeux et un bon rayonnage. Nous ne regrettons pas notre choix : 36 rayons renforcés sur une jante de 26 pouces. Nous sommes partis avec de bonnes jantes VTT, mais après environ 25000Km et la première casse due à l’usure des parois par les patins de frein, nous les avons remplacés par des nouvelles jantes de descente.

Nous avons rencontrés pas mal de cyclos avec des roues de 700mm, et franchement en général il y a de la casse (particulièrement sur les pistes d’Asie Central ou de Mongolie).

Les roues de 26 pouces semblent aussi nettement plus universelles.

Les portes bagages

Le deuxième point important du vélo ! D’après nous ils doivent être solides et en acier pour une réparation facile et n’importe où. Personnellement nous avions opté pour du hand-made, mais après 16 casses… on ne peut que conseiller un fameux fabriquant Allemand ou des portes bagages éprouvés.

Le cadre

VTT, en acier, de série : pour plus de souplesse, et pour réparer facilement d’éventuelles casses.

Rmq 1: un cadre sur mesure c’est surement très bien mais très cher
Rmq 2: nous avons rencontré des cyclos avec des cadres alu avec toutes les facilités pour fixer portes bagages et accessoires… après 1 an de piste pas de problèmes…

Rmq 3: d’autres cyclos ont des cadres de route costaud, avec des jantes de 26 pouces, jamais de problème non plus (ça fait aussi de beaux vélos, mais là c’est subjectif).

Les vitesses et transmissions

Nous avons équipé nos vélos avec un système 3×9 vitesses VTT milieu de gamme avec indexation au guidon. En fait ce n’est peut être pas le point crucial pour un vélo de voyage.

Nous nous rendons compte que le plus universel serait un système 3×8 vitesses avec un changement manuel des vitesses. La simplicité !

Nettoyer, huiler (câbles compris), semble par contre primordial. Après 16 000Km nous n’avions encore rien changé… mais la chaîne commençant à sauter il a fallu tout changer ! Dorénavant nous changeons la chaîne régulièrement (environ tous les 5000Km) ce qui permet de faire durer un peut plus longtemps cassette et plateaux (environ 30000Km). Certains cyclos ont 2 ou 3 chaînes qu’ils alternent (tous les 2000Km) pour prolonger l’usure, malin mais faut se trimbaler une 2e et 3e  chaîne !

Les pneus

Jusqu’au Kazakhstan, nous roulions avec des 1,5 pouces, parfais même sur des pistes pas trop abimés.

Après nous avons changé pour des 1,6 pouces à l’avant et 2 pouces à l’arrière. Parfait même en Mongolie (2 pouces avant et arrière c’est peut être plus confortable ?).

La qualité du pneu semble importante. Un ami sur la route pour 3 ans de l’Alaska à la Patagonie à crevé plus de 100 fois… en 1 an et demi (France – Japon), nous avons crevé 2 fois !!! et changé les pneus 1 seule fois (et nous espérons rouler encore un long moment avec…). Inverser les pneus avant et arrière est également une bonne manière de les faire prolonger.

Les routes sur le continent Eurasie sont plutôt propres, en revanche sur le continent Américain c’est une autre histoire… la palme d’or revenant aux Etats-Unis…

Partez avec de bons pneus pas surdimensionnés (à moins que vous ne rouliez essentiellement sur piste), vous ne le regretterez pas !

La selle

On est toujours à la recherche de la solution miracle… Florent qui a une selle en cuir rêve d’une selle ouverte en son milieu (ça allait un peu mieux après 10 000Km…), Aurélie qui a une selle plastique évidée rêve d’un cuir souple… Bref, le réglage semble primordial et vérifiez que vous pouvez ajuster la selle pour votre morphologie (la première selle cuir d’Aurélie avait un rail trop court empêchant de la reculer correctement).

Les sacoches

Nous avons des sacoches étanches et même si l’étanchéité n’est pas parfaite, nous ne le regrettons pas. En revanche les crochets plastiques ont d’avantage souffert et après quelques chutes il a fallu les assurer avec une sangle. Le service après vente du constructeur est par contre irréprochable. Depuis nous avons doublé les crochets.

Rmq: notre ami Daisuke en 11 ans autour du monde n’a changé qu’une seule fois de sacoches, et ce sont de belles sacoches en toile épaisse (mais pas étanche et il faut jongler avec les sacs plastiques).

Sacoches ou remorque ?

Nous pensions qu’avec des sacoches se serait plus facile de prendre des transports en commun. Mais avec du recul qu’est-il plus facile à gérer : 4 sacs, une sacoche de guidon et un vélo, ou une remorque et un vélo ? Bref le moins vous en avez, le mieux vous vous portez.

Divers

Nos vélos sont équipés de garde boue, vu le nombre de fois où nous avons roulé sous la pluie, nous avons apprécié. Mais lorsque nous avons changé nos pneus pour des 2 pouces nous avons du tordre les gardes boue pour laisser assez de place…

La dynamo: même si nos lampes avant mal placées ont cassé plusieurs fois, on trouve ça bien pratique surtout lors du passage des tunnels (valable surtout en Europe, Corée du Sud et Japon).

En conclusion :
Choisissez la simplicité pour réduire les ennuis mécaniques, mais peu importe le vélo, le plus important est l’envie de voyager et les rencontres.

La tente

Nous l’avons choisie grande (3 places), en forme de tunnel et avec une grande abside.

Les + :
Gérer le bordel, surtout quand il pleut, c’est agréable
Assez bonne résistance au vent, mais dans l’axe de la tente (des fois le vent tourne… mais souvent à 180°, allez savoir…).
On peu plier ou monter la tente intérieure à l’abri du double toit.
Les - :
Il y a de nombreuses situations ou nous aurions souhaité une tente autoportante. Par exemple pour dormir avec la moustiquaire sous un appentis.

Les duvets

En plume, et chaud mais que l’on peut ouvrir de la tête aux pieds ! (et fabriqués en France…)

Les + :
Chaud, léger, compressible

Les - :
Très sensible à l’humidité et particulièrement à la condensation dans la tente. Demande de l’attention, mais ça en vaut la peine.

Les matelas

Combinaison de matelas autogonflants et mousse.
Les matelas autogonflants apportent un confort non négligeable ! Nous qui dormons presque toujours sous la tente on apprécie ! Attention, apporter un kit de réparation.

Le réchaud

Nous sommes partis avec 1 réchaud multi-combustibles et un petit bruleur à gaz que nous avons renvoyé en France. Le gaz est parfois difficile à trouver et souvent excessivement cher. Le réchaud multi-combustible nous semble une très bonne solution. Une bouteille à essence d’1L est largement suffisant (ça varie bien sur en fonction de votre manière de cuisiner, mais 1L a environ une autonomie d’1 semaine). Il nous est (rarement) arrivé d’avoir besoin de plus d’autonomie, dans ce cas récupérez une vielle bouteille plastique.

Les + :
Système robuste et éprouvé. On trouve de l’essence de partout. C’est assez économique.
Les - :
Quasiment impossible de régler l’intensité de la flamme (du moins sur notre model)… donc pas terrible pour mijoter des petits plats. Demande un peu d’entretien (mais c’est vraiment raisonnable !). Attention certaines parties en plastique (la pompe notamment) peuvent parfois être un peu fragiles : à manipuler avec attention.

Le filtre à eau

Nous avons décidé de ne pas acheter d’eau en bouteilles plastiques. Nous ne voulons pas supporter une économie de brigands (voleurs d’un bien commun public) ni participer à cette prolifération de déchets plastiques !
Nous jonglons donc entre faire bouillir de l’eau, l’utilisation de pastilles purificatrices et d’un filtre céramique et à charbon actif.
Nombreux sont ceux qui pensent que notre corps s’habitue petit à petit à toutes les eaux… CE N’EST QUE PURE FICTION !!! Les gens s’habituent à être malades ! Si vous voulez voyager et vivre avec la chiasse c’est votre responsabilité…

Les + :
Facile à mettre en place. Donne de l’eau très rapidement accessible.
Les - :
Un peu lourd. Implique de filtrer de l’eau la plus claire possible. Demande un entretien régulier (mais raisonnable).

La cuisine

Les ustensiles en aluminiums ou avec un pseudo-revêtement sont certes léger… mais surtout de belles merdes pour la santé… Nous avions donc une petite casserole inox de 2L, 1 bol, 2 grandes cuillères et 2 couteaux. Le minimum, mais après 1 an et demi nous avons racheté une petite poêle et un deuxième bol… Ne pas oublier l’ouvre-boite ni le tire-bouchon !

On ne va pas tout passer en série, mais le minimum c’est le mieux.

On ne regrette cependant pas d’être partit avec de bonnes vestes de pluie, des doudounes en duvet, des gants, des sur-gants et des sur-chaussures étanches…

Le reste dépend de votre route, et des saisons… en Amérique Centrale, nous ne partirions probablement qu’avec 2 T-shirts, 1 short, et une petite polaire !

On n’est pas très fan des tenues cyclistes. A la longue les couches culottes ne nous semblent pas très confortables, et ressembler à un martien portant les logos des pires entreprises ne nous motive pas trop…

Nous devons avant tout préciser que nous sommes partit en 2008… L’électronique a en quelques années fait de beaux progrès !

L'appareil photo

Nous sommes donc partit avec un appareil argentique, avec des pellicules diapositives. La gestion des pellicules pour tous les passages de frontières (et les machines aux Rayons X) est toujours problématique. L’envoi des pellicules pour leur développement n’est jamais non plus très simple. Personnellement nous avons aussi eu un problème d’étanchéité à la lumière de notre boitier… nous avons donc perdu 60 films de 36 photos !!! … Sans commentaire ! Même si l’on connait des cyclos qui n’ont toujours utilisé que de l’argentique pour des voyages au long court, aujourd’hui nous ne saurons que conseiller l’utilisation d’un appareil numérique.

Il existe des appareils d’une qualité remarquable et d’une robustesse approuvée entre les petits appareils compacts et les reflexes professionnels. (Nous avons donc du nous rééquiper).

Nous sommes aussi partit avec un petit appareil numérique compact tout terrain, que nous trouvons pratique pour les clichés « de tous les jours ».

Pour la gestion des fichiers, nous avons plusieurs cartes mémoires, gravons et envoyons régulièrement les DVD en France. Dès que nous sommes sûr que les photos sont déchargées sur un ordinateur en France nous pouvons formater les cartes mémoires pour les réutiliser.

La caméra

Nous avons envie de réaliser un petit film pour partager notre aventure. Encore une fois, nous nous sommes équipé en 2008, avec une camera HD mini-DV. Nous envoyons régulièrement les cassettes en Frances.

Aujourd’hui à se rééquiper nous partirions surement avec une camera HD à carte mémoire ! (plus costaud, plus léger, et maintenant des images de meilleur qualité), voir un simple appareil photo.


L’énergie :

L’un de notre maitre-mot était autonomie-autonomie… nous sommes donc aussi partit avec 1 petit panneau solaire. C’est d’après nous une erreur, il vaut mieux partir avec quelques batteries de rechanges. Il y a de l’électricité de partout dans le monde. Même dans les coins les plus reculés il est très facile de tout recharger. Quelques batteries de rechange nous donnent en général une autonomie de 2 à 3 semaines.

Pour les piles nous n’utilisons que des piles rechargeables. Le recyclage des piles est un peu une manière de se donner bonne conscience et surtout à part en Europe vous aurez beaucoup – beaucoup – de mal (pour pas dire que c’est impossible) à trouver des points de collectes de recyclage !

L’eau :

Cf. paragraphe Filtre à eau ci-contre.

Nous trouvons pratique l’utilisation d’une vache à eau de 10L (pour filtrer l’eau, faire le plein avant le bivouac, se laver…). Choisir une vache solide.